La concurrence est un élément clé du marché, favorisant l’innovation, la diversité des produits et services, et contribuant à une économie dynamique. Toutefois, certaines pratiques commerciales peuvent nuire à cette dynamique en empêchant une libre concurrence. Il convient donc de s’informer sur les pratiques commerciales restrictives de concurrence et de prendre conscience des risques juridiques qu’elles peuvent engendrer.
Les principaux types de pratiques anticoncurrentielles
Les pratiques commerciales restrictives de concurrence se divisent en deux grandes catégories : les ententes anticoncurrentielles et les abus de position dominante.
Les ententes anticoncurrentielles sont des accords entre entreprises, formels ou informels, ayant pour objet ou pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu normal de la concurrence. Parmi les principales ententes illicites, on retrouve :
- Les ententes sur les prix : lorsque des entreprises concurrentes se mettent d’accord pour fixer des prix plus élevés que ceux qui résulteraient d’une situation concurrentielle normale.
- Les ententes sur les quotas ou les parts de marché : lorsque des entreprises concurrentes se répartissent entre elles un marché en fonction d’un quota prédéterminé ou d’une part de marché fixée à l’avance.
- Les ententes sur les conditions commerciales : lorsque des entreprises concurrentes se mettent d’accord sur les conditions commerciales qu’elles appliqueront à leurs clients ou fournisseurs, limitant ainsi la concurrence entre elles.
Les abus de position dominante concernent les entreprises qui occupent une position dominante sur un marché, c’est-à-dire qui détiennent un pouvoir de marché leur permettant d’agir indépendamment de leurs concurrents, clients et fournisseurs. Lorsque ces entreprises abusent de cette position pour évincer leurs concurrents ou empêcher l’entrée de nouveaux acteurs sur le marché, elles commettent des pratiques anticoncurrentielles. Parmi les principaux abus de position dominante, on peut citer :
- Les prix prédateurs : il s’agit de baisser ses prix en dessous des coûts de production afin d’éliminer ses concurrents du marché et de les dissuader d’y entrer.
- Les refus de vente : une entreprise en position dominante refuse de vendre ses produits ou services à un client potentiel sans justification objective.
- La discrimination tarifaire : une entreprise en position dominante applique des conditions tarifaires différentes à des clients similaires sans justification objective.
Les conséquences juridiques des pratiques anticoncurrentielles
Les pratiques commerciales restrictives de concurrence sont sanctionnées par le droit national et européen. En France, l’Autorité de la concurrence est chargée de veiller au respect des règles de concurrence et peut infliger des sanctions aux entreprises contrevenantes.
Les sanctions peuvent être lourdes, tant pour les entreprises que pour leurs dirigeants. Les amendes peuvent atteindre jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial de l’entreprise concernée. Les dirigeants peuvent également être condamnés à des peines de prison et à des interdictions professionnelles.
Les entreprises victimes de pratiques anticoncurrentielles peuvent également intenter une action en réparation devant les tribunaux civils afin d’obtenir réparation du préjudice subi.
Comment prévenir les risques liés aux pratiques anticoncurrentielles ?
Afin de prévenir les risques liés aux pratiques commerciales restrictives de concurrence, il est important d’adopter une démarche proactive au sein de l’entreprise. Voici quelques conseils pour éviter de se retrouver en situation de non-conformité :
- Former et sensibiliser les collaborateurs : il est essentiel d’informer et de former le personnel sur les règles applicables en matière de concurrence, notamment les responsables commerciaux et les acheteurs.
- Mettre en place un programme interne de conformité : il s’agit d’établir des procédures internes visant à détecter et prévenir les comportements contraires aux règles de concurrence.
- Surveiller régulièrement la conformité : il convient de surveiller régulièrement le respect des règles au sein de l’entreprise, notamment par des audits internes ou externes.
Enfin, il est important de consulter régulièrement un avocat spécialisé en droit de la concurrence afin d’être accompagné dans la mise en place de ces mesures et de bénéficier d’une expertise juridique afin d’assurer la conformité de l’entreprise.
Les pratiques commerciales restrictives de concurrence constituent un enjeu majeur pour les entreprises, tant au niveau national qu’international. Il est donc essentiel de prendre conscience des risques encourus et de mettre en place des mesures préventives pour assurer la conformité de l’entreprise avec les règles applicables. Une vigilance accrue et une démarche proactive permettront d’éviter des sanctions lourdes et préjudiciables pour l’entreprise et ses dirigeants.